Ami lecteur, amie lectrice, qui que tu sois, sois le/la bienvenu(e).


Bruxelles, cité européenne, véritable pot-pourri de civilisations a bien des histoires, petites ou grandes, à raconter au curieux.

Jacques De Cerisy plonge dans le passé chaotique de cette ville, retrouve les visages disparus de ceux qui ont fait son Histoire et rapporte leurs gestes effacés par le temps.

Sous des dehors parfois tristes, la cité cache de l’exotisme et de l’extraordinaire. Presque partout surgissent les souvenirs, souvent indirects, la ville a tellement changé. Mais qu’à cela ne tienne, la mémoire est là. Les lieux ont disparu mais les endroits demeurent, cela suffit pour raconter cet autrefois…

« …c’était au temps où Bruxelles… »



lundi 9 janvier 2012

Les premiers locataires du Lambermont (3)


Un des premiers immeubles à souffrir de ces travaux, fut l’hôtel de Trazegnies.  Le marquis dut présenter à la ville de Bruxelles tous ses titres de propriétés.  Il fut tenu de justifier le droit d’utiliser l’ancien passage vers les remparts.  Ses droits sur le terrain situé à l’arrière de sa propriété et sur l’accès à sa demeure par la rue latérale étaient indiscutables.  La ville ne pouvait rien faire.  Mais comme la rue latérale devait, selon les plans, assurer la liaison entre la rue ducale et le boulevard du prince, l’administration mit fin au contrat passé avec le marquis pour ce passage à titre privé. 
Quelques mois plus tard, on aménagea les nouvelles rues.  Les deux rues furent baptisées « rue latérale » et « rue latérale du centre ».    Par la création de ces deux voies, la maison du marquis se trouvait désormais dans la rue latérale (rue Lambermont actuelle) et non plus dans la rue ducale. 

La même année, les autorités entamèrent, à côté de l’hôtel de Trazegnies, la construction du palais du prince d’Orange (l’actuel palais des académies).

La révolution qui éclata en 1830 fut le résultat d’un concours de circonstances.  Il régnait dans le sud du royaume, depuis longtemps parmi certaines classes intellectuelles et francophiles une opposition à la politique de Guillaume 1er.  En 1828, Catholiques et libéraux s’unirent.  La presse emboîta le pas.  Des pétitions circulèrent.  Lorsque, en juillet 1830, éclata à Paris, la révolution, des éléments radicaux envisagèrent la mutinerie et la scission.  Le 25 août, ce petit groupe d’activistes prit la tête d’une révolte.  Profitant de l’occasion, le peuple mécontent du chômage et du prix élevé du pain suivit le mouvement.  Une bonne occasion d’exprimer sa colère.  Guillaume 1er envoya son fils à Bruxelles.  Il comptait sur la popularité antérieure du prince d’Orange.  Le roi espérait pouvoir calmer les esprits par ce geste d’amitié.

Sous la pression d’un peuple en colère (on lui promettait des lendemains meilleurs, sans la Hollande), le prince dut plaider auprès de son père une proposition de scission administrative entre les provinces du sud et celles du nord.  Le marquis de Trazegnies, depuis des années, une des figures marquantes de l’opposition, appuyait cette proposition. 
Le roi refusa.  Pour rétablir l’ordre, il envoya la troupe à Bruxelles.  Le 23 septembre, des combats se déroulèrent dans le quartier du parc.  Les troupes de Guillaume 1er durent se retirer.  Pendant ces combats, les meneurs de la révolte constituèrent un gouvernement provisoire.  Immédiatement après le départ des troupes royales, ce gouvernement commença à mettre en place de nouvelles institutions.  Trazegnies se forgea une place dans celles-ci.  En octobre, souffrant de la goutte, il échoua dans la conquête de l’écharpe de bourgmestre de Bruxelles.  Trazegnies était une figure populaire auprès de la riche bourgeoisie et de la noblesse dont le rôle politique fut des plus importants en 1830.  Le 10 novembre de la même année, ses amis l’élurent membre du congrès national, avec 1824 voix sur 2001 électeurs.  Seuls 2% des habitants de Bruxelles jouissaient du droit de vote (exit le peuple).  Le marquis fut également élu au congrès national à Charleroi.

Le 24 novembre, le congrès national décida d’évincer la dynastie des Nassau de la toute nouvelle Belgique.  Homme loyal, le marquis de Trazegnies, grand ami du prince héritier, s’y opposa en vain.  Il n’apparut plus au congrès et le 6 décembre, prétextant des ennuis de santé, il démissionna. 

Cet ancien opposant se fit orangiste.  Il devint alors l’une des figures de proue de l’orangisme, mouvement principalement composé de nobles fidèles et d’industriels.  Au début de l’année 1831, il apprit ainsi la préparation d’un coup de force contre la nouvelle autorité.  Le premier objectif, les principales villes flamandes, ensuite une commission gouvernementale devait prendre le pouvoir à Bruxelles, avant de le remettre au prince d’Orange.  De Trazegnies fut contacté pour être membre de cette commission.  Le colonel Grégoire, chef des opérations militaires de cette tentative, devait quitter Bruges le 2 février par bateau en direction de Gand.  Mais, au jour prévu, le canal était pris par les glaces et il fallut plus d’une journée à Grégoire pour réunir les véhicules nécessaires au transport des troupes.   Arrivé trop tard à Gand, Il ne réussit qu’à occuper les locaux de l’administration provinciale.  Ce coup de force se solda par un échec.

1830
   
Après sa désignation comme premier roi des Belges, Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha  devint la cible du parti orangiste.  La marquise de Trazegnies lui aurait, dit-on, tiré la langue lors de sa joyeuse entrée à Bruxelles.  En 1834, le marquis fut l’un des organisateurs de la dernière grande manifestation orangiste qui se déroula à Bruxelles. 
La même année, le gouvernement belge décida de procéder à la vente publique d’une partie des biens sous séquestre de la maison d’Orange.  Sur la liste figuraient quatre chevaux ayant appartenu au prince héritier.  Ces animaux firent l’objet d’extrêmes discussions.  Le grand écuyer du roi des belges, Léopold 1er, avait l’intention d’acheter le cheval  avec lequel le prince héritier avait combattu à Waterloo.  Il voulait l’atteler à une charrette à fumier.  Devant cette idée qui manquait vraiment de grandeur et qui était même de très mauvais goût, quelques orangistes passèrent à la contre-attaque.  Ils parvinrent à tromper leurs ennemis et réussir à acheter eux-mêmes les chevaux.  Ils les passèrent clandestinement en Hollande et les offrirent au prince.

La réussite de cette action secrète, fut racontée dans « Le lynx », journal orangiste.  Celui-ci ouvrit une souscription à tous ceux qui approuvaient cet acte.  Naturellement, en tête de la liste, trônaient les noms du marquis de Trazegnies, de son fils et,  suivait Eugène Lamoral, prince de Ligne, son futur gendre, à la quatrième place on lisait le nom du docteur en droit Hoorick, autre ami personnel du marquis.  Ce quatre-là figuraient parmi les promoteurs du projet.  Certains Bruxellois de l’époque ne devaient pas avoir beaucoup d’humour, encore moins d’esprit de fair-play, car si le succès de la souscription fut considérable, la réaction qui s’ensuivit fut extrêmement violente.

A  suivre…


le palais du prince d'Orange




1 commentaire:

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