Ami lecteur, amie lectrice, qui que tu sois, sois le/la bienvenu(e).


Bruxelles, cité européenne, véritable pot-pourri de civilisations a bien des histoires, petites ou grandes, à raconter au curieux.

Jacques De Cerisy plonge dans le passé chaotique de cette ville, retrouve les visages disparus de ceux qui ont fait son Histoire et rapporte leurs gestes effacés par le temps.

Sous des dehors parfois tristes, la cité cache de l’exotisme et de l’extraordinaire. Presque partout surgissent les souvenirs, souvent indirects, la ville a tellement changé. Mais qu’à cela ne tienne, la mémoire est là. Les lieux ont disparu mais les endroits demeurent, cela suffit pour raconter cet autrefois…

« …c’était au temps où Bruxelles… »



mercredi 14 septembre 2011

Bruxelles : un nom mystérieux ?



              Les mystères d’une cité débutent souvent avec son nom.  Il en est ainsi des grandes villes comme des grands hommes. On ne s’en occupe qu’au moment où leur importance et leur célébrité attirent l’attention. Aussi leurs origines restent-t-elles le plus souvent enveloppées de ténèbres et de mystères.

Les annales de Bruxelles ne commencent guère que vers l’époque de Charlemagne.  Quelques faibles lueurs apparaissent alors.  Pour les périodes antérieures au VIIIe siècle, le chercheur est réduit aux conjonctures et aux découvertes archéologiques.

L’obscurité qui enveloppe les origines du nom de Bruxelles est autant plus sombre que les rives de la Senne étaient la partie la plus déserte et la plus sauvage du pays de ces anciens Gaulois qu’étaient les Nerviens.
La domination romaine fit oublier les souvenirs rattachés à ce lieu.  Malgré tout, il est resté encore quelques traces de sites, proches de Bruxelles, dont le nom gaulois a persisté à travers les âges. La commune de Lennik se nommait  autrefois  « Linniac ».



A la suite de l’invasion franque, sur les bords du Rupel et de la Senne, La population changea complètement.  Une langue dérivant du haut allemand, et qui, plus tard, devint le flamand domina toute la région. De nouvelles cités apparurent portant de nouveaux noms.  Les anciennes agglomérations furent plus ou moins rebaptisées d’une appellation germanique.  Appartiennent à cet idiome germain la plupart des noms des villes et communes actuelles qui entourent Bruxelles.

Les nouveaux habitants nommèrent les lieux où ils vivaient suivant leurs caractéristiques géographiques.  Les sele, Heim ou Ham, ingen, berg, beke ou beek, broek ou broeck, bosch, hout, dael, laer, etc…Pour mieux encore distinguer ces endroits les uns des autres, ils empruntaient des désignations se rapportant aux objets ou êtres qu’ils avaient sous les yeux.  Le règne animal fut ainsi mis à contribution.  De là, des noms de communes commençant par Ever , wolf, beer, Ros, Os…  D’autres noms dérivent du règne végétal : Boon, assche, linde…Plus rarement, la présence d’un édifice donna lieu à une appellation : une grange (Machalum), un parc (Perck)…

On peut affirmer sans trop de crainte que l’étymologie du nom de Bruxelles (en flamand Brussel) remonte plus ou moins à cette époque-là.



Dans son « guide des voyageurs dans Bruxelles », Colin de Plancy, en 1827, donne comme origine au nom de Bruxelles :

« Selon les Flamands, l’étymologie de Bruxelles vient de Broek-selen, c’est-à-dire «  pont sur la Senne »…selon d’autres, Bruxelles vient de Bruysel, c’est-à-dire « nid de cygne »…selon les Wallons, le mot Bruxelles vient de « Brousailles »

Quant à l’avocat P. Spinnael, il écrit en 1841 :

« Broeksele, Broekzeele ou Broeksala indiquent la résidence centrale d’une peuplade ( les Bructères) dont le nom national est indiqué dans la première syllabe.  C’est là l’étymologie véritable et rationnelle du mot Bruxelles. »

Henne et Wauters expliquent en 1845 que :

« la formation de ce nom est facile à expliquer, Bruc, Brus ou Broek signifie « marais » ; sele, habitation. » .



En 1976, Paul de Saint-Hilaire déclare que :

« …Bruxelles dont l’étymologie est limpide, raison pourquoi elle a indisposé et continue à gêner plus d’un auteur.  Au gré des opinions poétiques ou politiques, on a donc vu la capitale naître d’un château, d’un pont, d’un ruisseau murmurant, d’un nid de cygnes ou même d’une escouade de Russes, qui s’y serait installée : By-Russel !

Or, comme la plupart des villes et villages de ce pays, Bruxelles tire tout simplement son nom du celtique, langue de nos ancêtres à nous.  L’origine d’autres Bruxelles dans l’Aisne ou le Nord, les mentions les plus anciennes, relevées dans des actes antérieurs à la germanisation de ces contrées interdisent à ce propos le moindre doute.  Il sera temps encore de poser aussitôt après les vrais points d’interrogation.

BRUCO ou BRUOC désignaient la végétation d’une lande humide ; d’où vient le mot bruyère, comme SALE ou SELA, terme gaulois correspondant au CELLA latin et caractérisant un petit temple, une chapelle, un prieuré.  Les Bretons n’ont pas cessé d’employer Brug et Sal avec le même sens.  BRUOCSELA était donc la « Chapelle sur la lande ».  (Bruxelles Mystérieux)

Qui a d’autres suggestions ?  Ce mystère sera-t-il, un jour, résolu ? Quel chercheur mettra tout le monde d’accord ?  L’avenir peut-être le dira.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire